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Moi la mort çà me fait peur. Depuis toujours.
Petite c’était des terreurs nocturnes.
Peur pour ma famille, peur pour moi.
Peur du noir, des esprits , des âmes qui sont là invisibles.
Depuis j’ai trouvé plein de techniques pour la mettre au pas cette peur.
- Être pragmatique – tout le monde est pareil
C’est le sujet d’une émission de télévision, l’une de mes grandes passions, que je voulais et que je veux toujours créer. Un truc comme l’émission « Je suis venu vous dire » de Florence Belkacem qui m’avait scotché. Une émission où l’on poserait des questions crues et on ne lâcherait pas le mec d’en face (celui qui normalement vous sert de la langue de bois à tous les repas), et là après voir bien noyé le poisson on pose la question qui tue : Avez-vous peur de la mort? Histoire que les frimeurs, les donneurs de leçons, les croyants, les athées puissent enfin admettre l’espace d’un instant qu’ils sont juste humains et qu’ils ont peur eux aussi – au delà de tout le blabla.
- Préparer le terrain – en bonne anglaise avoir toujours un bon parapluie et/ou un plan A, B et C
Histoire d’avoir déjà des potes dans l’au delà pour que l’on se retrouve pas toute seule au fond de la classe comme le premier jour dans une école nouvelle.
Donc pour çà j’ai le choix : séances de spiritisme (OK je l’ai fait qu’une fois), tarots (j’en ai fait longtemps, je pense sincèrement avoir un don) et croyances. Enfin peut-être pas parce que pour les croyances je suis pas vraiment aidée, mes parents pour une raison que j’ignore, bien qu’élevés eux-mêmes de la religion, m’ont laissé le choix de ma croyance – du coup je n’ai cru en rien à part au Père Noël – et encore çà n’a pas duré longtemps.
J’ai toujours envié ces gens qui ont la foi, la certitude que Dieu existe.
Moi j’ai envie d’y croire, mais Saint Thomas est passé par là.
Si je devais croire en quelque chose ce serait en la nature. Parce que la question qui me taraudera jusqu’à ma mort, c’est certainement où nous sommes et si j’ai la réponse où est cette chose – soit les poupées russes ou l’œuf et la poule. Bref quand j’y pense, je m’y perd, je me stresse. Depuis quelques années je n’y pense plus pour ne plus perdre mon temps. J’accepte un peu mieux mon destin de bête à bon dieu sans intelligence sur où je suis.
Depuis je me suis aussi fabriqué une religion à moi, faite d’histoire de fées et sorcières, de magie (blanche, parce que noire çà fait peur), de sortilèges, de poudres de perlinpimpim, de films américains pour ado pré-Emo et Disney Goth, genre Les Sorcières de Salem, Practical Magic …
La nature, les fleurs, les bougies, les lampes, des trucs jolis, les objets – comme ceux de ma boutique Lib & Lul – ont une grande place dans ma religion neo-vaudoo.
- Décider de son sort – on est maître de son destin
Dire à tout le monde et à l’entourage en particulier que si les chats, les parents, James maintenant ne sont plus, je resterai pas non plus.
Ceci dit comme la souffrance et la mort çà me flippe quand même beaucoup, quitte à mourir autant que ce soit en avion. L’avion c’est génial. On ne souffre pas plus de 5 minutes, le temps de la chute. Dans ma logique je rajoute toujours que c’est mieux si c’est en revenant de super vacances au soleil, quand on est reposé – parce qu’on subit rarement des vacances, et parce que si c’est à l’Aller qu’on meurt c’est vraiment pas de bol !
- Scénariser, décorer – joindre l’agréable à l’utile
Prévoir la mort, comme le jour de son mariage.
Parce qu’un truc qui m’a choqué, et que je répète souvent à ma famille pour ne pas subir le même sort, des pauvres (je veux dire pauvre gens, malheureux) qui se retrouvent dans un cercueil Leclerc (OUI çà existe vraiment, je vous jure – avec des stickers promo orange et tout et tout), dans un local de pompes funèbre en grande banlieue – froid et moche.
Parce que la mort je sais bien qu’elle viendra un jour, et je peux l’accepter – mais seulement si c’est dans un cerceuil comme celui de Jean Paul II avec des lignes pures, un bois sublime, sans crucifix immondes et dorures glauques, et avec une cérémonie comme celle de la reine Amidala dans Star Wars III avec des fleurs dans le cercueil, une jolie couronne de fleurs sur ma tête, une robe vaporeuse.
Ah oui et j’oubliai l’essentiel, enterrée (parce que brûlée c’est horrible) dans un cimetière sublime, magique, comme celui dans « Midnight in the garden of Good and Evil » plein de mystère (J’adore ce film qui est peut-être mon film préféré : il y a tout ce que j’aime: le bizarre, le beau, l’architecture coloniale, le jazz, le vaudoo, la magie), ou alors – parce qu’en France les cimetières sont rarement comme dans Six Feet Under, au Père Lachaise pour côtoyer des artistes,des poètes : Oscar Wilde, Jim Morrison … (je sais c’est cliqué – mais j’assume – oui je le suis). D’ailleurs il faut vraiment que j’aille la réserver ma place, des fois j’en parle, mais je ne le fais jamais – normal c’est assez glauque non?
Mon emplacement pour l’éternité je le veux comme les vieilles tombes du Mont St Michel, les vieilles croix rouillées qui ont perdu toute signification catholique et qui sont pour moi juste esthétiques; ou les caveaux 1870 dans Dracula de Coppola, avec du lierre et des roses odorantes – (MA FOLIE les roses. Je suis capable de claquer des sommes justement folles sur les roses de juin à l’odeur subtilement citronnée. J’aurais voulu être fleuriste, comme Céline DASSAULT à Bastille, qui est partie un jour je ne sais pas pourquoi. Mais les fleuristes sont des gens du vrai matin et moi le matin je commence à peine à m’y habituer avec James).
Bref un lieu beau, ultra feminin, teinté de mystère et d’absolu (on dirait un brief client çà).
- Imaginer ce que les autres pensent – faire la petite souris curieuse (Private joke Vivi qui tombe assez bien non?)
On dit que je suis quelqu’un de compliqué. Je crois au contraire être quelqu’un de simple.
Laurent a entendu un jour un mec dire : Je suis quelqu’un de simple, j’aime simplement ce qu’il y a de mieux. Il avait pensé à moi, il avait raison.
Je suis simple et multiple à la fois.
Gémeau ascendant balance, descendant gémeau. Double puissance 3.
Je m’en sortirai donc jamais de cette dualité.
Et moi mon rêve c’est que le jour où je ne serai plus – le plus tard possible Merci beaucoup with cream on the top – les gens qui viendront pour me dire au revoir (et non adieu) soient tous certains d’avoir cerné la Miss Jane, et pourtant en m’évoquant qu’ils se rendent compte qu’ils n’ont connu qu’une facette de la Sorcière, la Power Girl, la Mystique, la Geek, la No kids, la Maman, la Flipée, la Au cas où … et j’en oublie certainement.
Et là je réalise que tout çà c’est des conneries, que j’ai grandi avec James, avec cette année de folie, et que finalement c’est peut-être grâce à ce blog, qui a juste démarré comme une collection de favoris, que je vais enfin m’y retrouver dans ce miroir aux alouettes que je me suis fabriqué.
J’ai bon?
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